ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE 2022 : Les propositions des hôpitaux et cliniques privés à missions

Nos propositions

1. LA SANTÉ POUR TOUT.E.S, PARTOUT

2. DES MISSIONS AU SERVICE DES PATIENTS

3. CROIRE AU PROGRÈS ET FAVORISER L’INNOVATION EN SANTÉ

4. UNE CULTURE DE SANTÉ PUBLIQUE

5. INVESTIR POUR LA SANTÉ

6. LA SOCIÉTÉ DU SOIN DE DEMAIN

4. UNE CULTURE DE SANTÉ PUBLIQUE

Basculer notre système de santé vers une logique préventive et l’irrigation d’une véritable culture de santé publique, autour de quelques grandes priorités

On le sait depuis longtemps : la prévention précoce a des effets très positifs sur l’avenir des enfants et des jeunes en matière de santé. Ils sont particulièrement réceptifs, et souvent prescripteurs de comportements favorables à la santé auprès des plus grands ! Notre système de santé doit être beaucoup plus orienté vers de telles démarches.  

Parole d’un médecin libéral

Prévention et santé publique pâtissent en France d’une insuffisance de priorisation des sujets, d’un manque de lisibilité des actions à mener, et d’une faiblesse du pilotage marqué par un émiettement, des modalités de régulation inadaptées et une absence d’évaluation. La santé publique peine à irriguer en profondeur un système de santé surtout curatif, ne bénéficie pas des incitations financières nécessaires, et n’est pas embarquée dans un puissant volontarisme politique et sociétal. La vision de santé globale « One Health » doit inclure tous les acteurs.

Le prochain quinquennat devra être celui du basculement vers une logique préventive et l’irrigation d’une véritable culture de santé publique, dans un contexte de développement des maladies chroniques et de vieillissement. Les efforts devront se porter sur quelques thèmes prioritaires, clairement identifiés, autour desquels une mobilisation d’ampleur sera affichée et évaluée, avec les moyens financiers et organisationnels correspondants. Un grand plan d’action interministériel axé sur la jeunesse pourrait en être le fil rouge, tant l’investissement précoce dans la santé a des effets vertueux.

Les établissements de santé, aux côtés de la médecine de ville et scolaire, et en lien avec les collectivités territoriales, devront être dotés des moyens de s’investir dans ces priorités, en mettant à disposition leur expertise et leur ancrage de proximité : relations avec les associations, les établissements scolaires…

Quant aux troubles psychiatriques, qui touchent chaque année 12 millions de personnes, les conséquences délétères de la pandémie ont mis en lumière l’importance majeure de cet enjeu de santé mentale. Le prochain quinquennat devra soutenir massivement la santé mentale et ses acteurs, prendre davantage en considération la complémentarité des offres publique et privée, et soutenir les pratiques innovantes. Les hôpitaux et cliniques privés à missions ont développé une expertise en matière de prévention, et sont en pointe sur de nombreux champs d’innovation dans les modes de prise en charge. Hôpitaux de jour, développement de l’ambulatoire, constituent autant de réponses d’avenir aux besoins des patients et des territoires.

  • Identifions pour le prochain quinquennat un nombre limité de priorités de santé publique autour desquelles une mobilisation d’ampleur de tous sera déclarée, affichée et évaluée
  • Posons comme fil rouge du quinquennat une priorité autour de la jeunesse, déclarée Grande Cause Nationale, avec tous les enjeux de santé publique qui y sont attachés : lutte contre les addictions, santé mentale, précarité, troubles alimentaires…
  • Amplifions la lutte contre l’obésité : 47,3 % des Français, soit plus de 23 millions d’individus, seraient en situation de surpoids ou d’obésité (contre 38,3 % en 1997), avec une prévalence plus forte dans certains territoires, et en lien avec les inégalités sociales
  • Engageons une dynamique interministérielle puissante sur cinq ans autour de « One Health », des enjeux de santé environnementale et de la dynamique RSE des acteurs de santé. Selon l’OMS, 14% de la mortalité en France est due à des causes environ-nementales, soit 84 000 morts par an
  • Décarbonons le secteur de la santé pour soigner durablement
  • Donnons aux établissements de santé les moyens de déployer des actions de prévention, de promotion et d’éducation à la santé, et d’engagement dans des thématiques sociétales (lutte contre les violences intrafamiliales…) avec une rémunération spécifique, en s’appuyant sur l’évaluation dans le cadre de la certification
  • Soutenons massivement les enjeux de santé mentale et développons les innovations dans ce champ en misant sur la complémentarité des offres publique et privée
  • Déployons l’offre numérique au sein de Mon Espace Santé pour accompagner les actions de prévention et de santé publique

Les règles du jeu pour être au service de ces ambitions et de ces valeurs

UN ÉLAN EN FAVEUR DE L’E-SANTÉ ET DU PARTAGE DES DONNÉES
  • Développer le numérique, accélérer et incarner la mise en place du Health Data Hub, clarifier les enjeux d’usage et de valorisation des données.
  • Unifier la gouvernance des données et mettre en place un système d’information permettant un pilotage du système de santé par la donnée en temps réel.
UN BIG BANG DE LA FORMATION
  • Impulser un véritable « big bang » de la formation pour remédier de toute urgence à la pénurie de main-d’œuvre subie par le secteur de la santé. Un pilotage interministériel santé/enseignement supérieur/travail sur les enjeux de formation et d’emploi doit être opérationnel au plus vite.
  • Faire tomber les cloisons entre les métiers et entre les secteurs. Le Ségur de la Santé a permis une revalorisation des salaires des soignants. Il convient à présent d’aller plus loin dans le renforcement de l’attractivité, par une fluidité dans les parcours et les carrières et une attention constante portée à l’équité de traitement entre professionnel.es du public et du privé.
UNE FRANCE ET UNE EUROPE FORTES FACE AUX CRISES
  • Renforcer la coopération européenne et restaurer des pans de souveraineté sanitaire. Il s’agit de reconquérir des pans d’indépendance économique, afin que la production de certains matériels et médicaments indispensables à la vie du pays puisse revenir sur le sol national ou européen.
  • Renforcer la coopération interministérielle pour développer la culture industrielle en santé.
  • Promouvoir les atouts français et européens en matière d’industries et de technologies de santé.
  • Mieux valoriser et positionner les acteurs de la gestion de crise au sein des administrations.
  • Mener une pédagogie auprès des citoyens sur l’apport de l’Europe et d’une action concertée avec les autres pays européens, en s’appuyant sur la réussite des achats communs de vaccins.
UNE VRAIE PROSPECTIVE EN SANTÉ
  • Organiser la prospective en santé et l’articuler avec la prise de décision des pouvoirs publics en associant citoyens, usagers, acteurs et professionnels de santé, et en se basant sur les données.
  • Travailler cette prospective en s’appuyant sur les risques, prévisibles ou non, les opportunités et les sauts technologiques, des données homogénéisées, et une réflexion sur la gouvernance de cette prospective : aujourd’hui éparpillée entre différents organismes, elle doit être plus lisible et ne pas être pensée à travers le seul prisme national, mais à l’échelle de l’Europe. La prospective en santé permettra de dégager les priorités à décliner dans le cadre d’objectifs et de financements pluriannuels.
UN PATIENT AU CŒUR DES ENJEUX
  • Fonder la pertinence des soins sur les bonnes pratiques des professionnels, mais aussi sur l’évaluation par les patients de la pertinence des soins prodigués.
  • Systématiser la mesure de l’expérience patient dans les établissements de santé et valoriser les savoirs expérientiels des patients.
  • Introduire dans Mon Espace Santé un outil de recueil de l’expérience patient et de l’amélioration de la qualité de vie à court, moyen et long terme.
  • Tirer les leçons de la crise sanitaire et faire progresser la prise en considération de la démocratie sanitaire et la prise en considération de la société civile.
UNE MEILLEURE GOUVERNANCE POUR RÉHUMANISER LE PARCOURS
  • Repenser le pilotage, l’organisation et la gouvernance de la santé : les Agences Régionales de Santé ont su, après des débuts difficiles, animer leurs territoires pendant la pandémie. Le renforcement de leurs missions de régulation et d’animation des territoires, affranchies de toute tutelle administrative et financière de l’offre hospitalière publique mais impliquant plus étroitement les élus et les usagers, consolidera leur légitimité.
  • Remédier aux cloisonnements. La gouvernance nationale est caractérisée par une organisation en silos, la multiplicité des directions et des agences, et l’absence de production efficiente et en temps réel de données. Pour favoriser les parcours, encourager responsabilité et implication, il faut clarifier, simplifier et décloisonner la gouvernance nationale, coordonner les acteurs, développer les indicateurs de santé et utiliser le financement comme outil de pilotage.
  • Renforcer la fluidité des relations entre les établissements de santé, les professionnels de santé libéraux, les établissements médico-sociaux, au service du parcours d’un patient pris en considération dans toutes ses dimensions : état de santé, situation sociale, cadre de vie… Alors que la maladie vient bouleverser le quotidien de la personne et de ses proches, se surajoute la complexité d’un système de soin fonctionnant de façon trop cloisonnée.
  • Prendre toute décision en santé à l’aune d’un critère central : l’effectivité du service rendu au patient, à travers des soins de qualité et pertinents et la simplification de son quotidien avec la maladie.

Nos questions aux candidat.e.s déclaré.e.s au 12 janvier 2022

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