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La République En Marche

ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE 2022 : Les propositions des hôpitaux et cliniques privés à missions

Questions à EMMANUEL MACRON

La République En Marche (LREM)

QUESTION 1 : Si vous êtes élue/élu, pouvez-vous nous exposer les trois à cinq grandes priorités de votre politique de santé, et les raisons fondamentales qui motiveront ce choix ? Et quelles seraient les trois à cinq actions phares du début de votre quinquennat ?

Notre priorité sera de développer la prévention. Prévention pour nos enfants, dans la continuité de ce que nous avons déjà mis en place avec la détection précoce des écarts de développement et un médecin traitant pour tout enfant de plus de deux ans. Prévention des maladies chroniques en retardant les temps d’apparition des maladies chroniques et proposant à chaque adulte un bilan de santé gratuit complet, aux âges clés de la vie : 25 ans, 45 ans et 60 ans pour conserver le plus longtemps possible la vie en bonne santé. Prévention ciblée pour les femmes : infertilité, ménopause, post-partum, sont insuffisamment pris en compte, nous lèverons les tabous et apporterons des réponses concrètes pour lutter contre les inégalités femmes-hommes en santé. Nous déploierons MonEspaceSanté, carnet de santé numérique qui révolutionnera le suivi au long cours des Français, nous mettrons en place un carnet de santé numérique pour améliorer le suivi des nourrissons et des enfants et nous mettrons en place un référent santé (pharmacien, infirmier ou sage-femme) qui pourra à tout moment conseiller, écouter et orienter les patients.

Nous agirons avec force pour faire reculer les déserts médicaux avec pragmatisme car nous savons tous qu’il n’y a pas de recette miracle mais un éventail de solutions à construire ensemble. Pouvoir disposer dans les territoires d’un référent santé qui aidera au suivi du parcours de soins, à l’accès à la télémédecine, faire progresser les compétences des paramédicaux avec les Pratiques Avancées pour augmenter les capacités de prises en charge des équipes autour des médecins et densifier les équipes de soins est l’objectif sur lequel nous travaillerons dès le début du quinquennat. Les solutions seront adaptées aux besoins des territoires, construites avec eux. Pour ce faire, nous lancerons au début du quinquennat une conférence des parties prenantes pour construire les solutions au plus près des patients, des élus et des professionnels.

Il nous faudra poursuivre un plan massif de recrutement qui est, avec la formation des paramédicaux et socio-éducatifs un enjeu stratégique majeur pour le système de santé. Apprentissage, formations initiales et continues, fluidification des filières pour contribuer à décloisonner les métiers et faire progresser les compétences doivent être l’objet de chantiers innovants. Moins de charges administratives pour les soignants, plus de responsabilité pour les paramédicaux et une place centrale des médecins dans la gouvernance sont nos objectifs de court terme. Pour nos établissements de santé, la simplification administrative doit devenir la règle.

Innover dans la santé en faisant de la France le leader européen de l’innovation en santé est un enjeu essentiel. Nous relocaliserons en France la production de médicaments et de dispositifs médicaux et nous continuerons à développer la recherche en santé autour d’organisations qui ont fait leurs preuves comme l’exemple du Paris-Saclay-Cancer-Cluster.

Nous continuerons à prendre soin de nos aînés qui, dans leur immense majorité souhaitent vieillir chez eux. « Ma Prime Adapt’ » permettra de prendre en charge jusqu’à 70% des frais d’aménagement d’un logement, nous augmenterons le temps d’aide à domicile, et nous recruterons massivement des soignants dans les EHPAD qui accueillent de plus en plus de personnes en perte d’autonomie. Pour combler ce trou entre le domicile et l’EHPAD, nous investirons dans les solutions intermédiaires avec des logements innovants et des équipes se déplaçant à domicile pour réaliser un EHPAD « hors des murs.

QUESTION 2 : Quel regard portez-vous sur l’action des 1030 hôpitaux et cliniques privés de France ? Quels place, rôle et missions souhaitez-vous leur donner pour les années à venir ?

La crise sanitaire a été l’occasion d’un travail de concert entre établissements de santé, publics comme privés. Ils ont su s’adapter aux besoins et travailler en coopération avec tous les acteurs des territoires pour assurer à tous les Français un accès aux soins quand notre système de santé subissait un choc sans précédent.

Les hôpitaux publics et privés, les cliniques, les acteurs associatifs ont tous leur place dans l’organisation de notre système de santé. Ce n’est que collectivement, que nous pourrons réussir la transformation d’un système de santé concurrentiel basé sur l’offre à un système de santé complémentaire basé sur la réponse aux besoins.

Les hôpitaux et cliniques privés offrent un maillage de soins au plus proche des besoins. Veillons à ce que chaque établissement puisse travailler en intelligence avec les autres acteurs de santé sur un territoire, au service du patient.

QUESTION 3 : Aujourd’hui, le Service Public Hospitalier demeure excluant pour le secteur privé, alors même que les hôpitaux et cliniques privés remplissent les mêmes missions, comme leur action pendant la pandémie l’a illustré. Souhaitez-vous rénover le Service Public Hospitalier afin de réunir les acteurs publics et les acteurs privés autour de missions de service public ? L’équité de traitement entre acteurs de statuts différents est-elle un principe que vous voulez porter et défendre, notamment sur le plan financier selon le principe « un même patient, un même soin, un même tarif » ?

Le Service Public Hospitalier oblige les établissements de santé souhaitant y participer à respecter plusieurs principes que sont l’égalité d’accès et de prise en charge, la continuité du service public, l’adaptation et la neutralité. Les Français y sont attachés et notre droit, imprégné de notre Histoire, a consacré à plusieurs reprises ces exigences.

Mais nous devons rendre le système plus agile. Nous agissons sans tabou et sans a priori, le secteur privé est l’une des réponses de l’offre de soins et nous trouverons ensemble une solution adaptée aux différents enjeux qu’affronte notre système de santé et aux différents territoires.

QUESTION 4 : Les établissements de santé de tous statuts subissent des pénuries fortes de professionnels, notamment paramédicaux. Quelles mesures fortes et concrètes, relatives notamment à la formation, souhaitez-vous prendre pour remédier à cette situation et augmenter le nombre de professionnels, formés, et renforcer l’attractivité des métiers du soin ?

Nous avons agi dès le début du quinquennat en faveur de la formation des soignants : réforme de l’accès aux études médicales (notamment la suppression du numerus clausus), implication des patients dans la formation initiale, réforme des fonctions de maitres de stage des universités, etc. Augmentation du nombre de places en IFSI et IFAS de 12%. Le Ségur de la santé a permis, à l’instar de la stratégie Ma Santé 2022, de reconnaitre la place des soignants et de revaloriser les rémunérations et les carrières. Et nous l’avons fait pour tous les secteurs, publics, privés et non lucratifs.

Pour viser des plans de recrutement ambitieux, nous devons au lendemain de l’élection engager un vaste plan de formation pour former davantage de professionnels et créer des parcours professionnels fluides et valorisants. Il nous faudra améliorer le pilotage de l’appareil de formation et associer tous les acteurs, en particulier les fédérations hospitalières de tous les secteurs.

QUESTION 5 : Les enjeux d’accès aux soins figurent parmi les inquiétudes prioritaires des Françaises et des Français. Quelles sont vos propositions pour renforcer l’information des citoyens, l’accessibilité, la continuité et la permanence des soins ? Comment parvenir à renforcer la place du secteur privé dans le déploiement de ces politiques ?

L’accès des patients aux soins doit être le cœur de notre réflexion. L’ensemble des réformes que nous menons depuis 2017. Nous formons aujourd’hui plus de médecins, nous avons créé le métier d’assistant médical, nous avons développé les pratiques numériques pour les professionnels de santé. Ces mesures permettent aujourd’hui à un médecin généraliste de suivre 2000 patients par an contre 970 en 2017.

Dans les 5 prochaines années, nous créerons la possibilité de choisir un pharmacien ou un infirmier pour référent santé. Le professionnel de santé aura un rôle d’écoute, de conseil et d’orientation de chaque Français dans son parcours de soins. Nous déploierons plus largement encore le métier d’assistant médical pour permettre à chaque médecin d’être libéré des tâches administratives et nous continuerons à promouvoir un exercice pluri-professionnel. Nous renforcerons également l’accès aux spécialistes en favorisant les consultations avancées et en généralisant la télé-expertise. Pour assurer la permanence des soins, nous généraliserons le « service d’accès aux soins », et réorganiserons la permanence des soins pour les urgences du soir et du week-end, en y associant le plus d’acteurs possibles. Les équipes des secteurs privés et publics dans les territoires doivent associer leurs forces pour répondre aux besoins. Nous rediscuterons, sans tabou, avec l’ensemble des parties prenantes, les critères d’installation de tous les professionnels de santé pour assurer un maillage optimal du territoire.

QUESTION 6 : Dans la perspective d’une menace pandémique persistante, voire de la survenance d’autres crises sanitaires, quelle ligne politique comptez-vous adopter, que ce soit sur le plan de la santé publique ou de la souveraineté économique ? Au-delà, si vous deviez ériger un enjeu de prévention/santé publique/santé environnementale en Grande Cause nationale, quel serait-il ?

Nous avions déjà identifié dans la stratégie Ma Santé 2022 la nécessité d’évoluer d’un système de santé curatif à un système de santé intégrant, mieux dans les territoires au plus proche des besoins des citoyens les enjeux de prévention et de santé publique.
Ce travail sera poursuivi et amplifié au-delà des seuls enjeux de la crise sanitaire liée à la Covid-19, par un pilotage associant l’ensemble des acteurs d’un territoire, élus locaux, professionnels de santé et patients. Nous sommes ambitieux à ce sujet et tout sera mis en œuvre pour développer une politique de prévention forte et couvrant l’ensemble des politiques publiques liées à la santé des Français, avec des priorités comme la santé mentale
Nous avons appris que nous devions aussi mieux nous protéger contre des crises sanitaires mondiales, que nous ne connaissions plus depuis près d’un siècle en France. La gestion de crise du Covid a montré que l’association des acteurs locaux en lien avec le pilotage de l’Etat était d’une grande efficacité. C’est dans cette voie que nous progresserons dans la veille autant que dans les ripostes en gestion de crise.

Nous avons pour ambition de bâtir une industrie tournée vers les enjeux de demain, en structurant les filières d’avenir, dont la santé, sur notre territoire. Nous sommes déjà les leaders mondiaux sur les exosquelettes et nous ferons en sorte dans les 5 années à venir de mettre en place une stratégie de recherche publique et privée dans les biothérapies, la robotique ou encore l’intelligence artificielle en santé, pour faire de la France la première nation européenne innovante en santé.

QUESTION 7 : La qualité et la pertinence constituent-elles pour vous des leviers essentiels pour la transformation du système de santé ? Quelles modalités pour inscrire davantage la qualité et la pertinence au cœur des pratiques et des organisations (financement, contractualisation…) ?

Trop longtemps, l’activité a été l’unique paramètre guidant la gestion de notre système de santé. Depuis 2017, nous agissons pour baisser la part de la tarification à l’activité (T2A) en investissant sur la qualité. Qualité et pertinence seront au cœur du fonctionnement de notre système de santé. Depuis 5 ans, les mesures sont nombreuses. Les réformes de financement prévues dans la stratégie « Ma Santé 2022 » ont rééquilibré les modèles de financement entre financement à la qualité, à l’activité, et financement populationnel. Cette réforme est déjà effective pour les services d’urgences. Le Ségur prévoit de poursuivre la réduction de la part de la T2A en développant un financement populationnel pour l’activité de médecine qui permettra aux établissements de santé de mieux se concentrer sur les besoins à long terme de la population. Mais nous devons permettre aux acteurs d’élaborer des indicateurs de qualité et de pertinence intégrés au pilotage et au financement des activités et développer les programmes d’évaluation de la pertinence et de la qualité.

QUESTION 8 : Le secteur de la santé s’est engagé dans un virage numérique qui amorce une refonte profonde du système de santé, impactant les organisations mais surtout en le tournant vers un citoyen-patient acteur de son parcours de soins. Quel doit être l’objectif premier poursuivi par ce virage ? Quels sont vos propositions en la matière comme vos points de vigilance ?

La médecine du XXIème siècle ne fera pas l’économie du numérique. Le numérique est la promesse d’un suivi de meilleure qualité du patient et d’une prise en charge plus efficace des pathologies, de progrès dans la compréhension des maladies et la recherche médicale. Pour cela, nous devons faire face à plusieurs défis. Notre premier défi doit être l’acclimatation du patient à ces nouveaux outils numériques. Ce dernier doit devenir un acteur de sa santé. Autre objectif prioritaire, l’accompagnement des professionnels de santé dans leur transformation numérique. Du carnet de santé numérique, à la généralisation de la télésurveillance médicale à au moins 1 million de personnes d’ici 2027 pour faire face à l’explosion des pathologies chroniques, en passant par le développement du cabinet connecté, et l’exploitation des données de santé pour l’évaluation et la recherche, nous embrasserons le virage technologique pour le mettre au service des Françaises et des Français et aux communautés de soignants et de chercheurs. 

QUESTION 9 : Avez-vous l’intention de réformer la gouvernance et le pilotage du système de santé, et quelles grandes orientations privilégiez-vous pour le faire : contours et rôle du ministère de la santé et de ses directions, rôle des ARS, décloisonnement des acteurs, déconcentration/décentralisation, enjeux des données de santé, place de la démocratie sanitaire, pluriannualité des ressources…

Nous n’avons aucun tabou sur l’organisation du ministère et de ses directions. Les évolutions des structures de pilotage devront se faire au profit d’une meilleur vision des besoins des territoires et de leurs populations, en donnant davantage de responsabilité aux échelons locaux et y compris dans les établissements… Pour les ARS il faut t renforcer les délégations départementales en révisant leurs missions, au plus près des acteurs du système et des patients.

Un chantier majeur du prochain quinquennat, dans la continuité de notre action depuis 5 ans, devra être le renforcement du lien entre les établissements de santé et la médecine de ville et de donner toutes les clés, tous les leviers aux territoires pour bâtir des parcours de soins coordonnés et piloter des programmes de santé publique au plus près des besoins.

QUESTION 10 : En votre qualité de candidate/candidat à l’élection présidentielle, quel message souhaitez-vous délivrer aujourd’hui aux femmes et aux hommes de l’hospitalisation privée ?

L’hospitalisation privée a montré qu’elle pouvait prendre toute sa part pour soulager le système de santé lorsqu’il est confronté à des épisodes aigus de tension. Elle a su le faire pendant la crise covid, elle continue à le faire aujourd’hui. Pour assurer une meilleure permanence des soins dans les territoires nous mettrons en œuvre les moyens pour s’appuyer à la fois sur l’hôpital public et l’hospitalisation privée. La formation et la recherche doivent également être au cœur de la mission de l’hospitalisation privée.

Les candidat.e.s déclaré.e.s au 7 mars 2022

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