ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE 2022 : Les propositions des hôpitaux et cliniques privés à missions
Questions à Nicolas Dupont-Aignan
Debout la France (DLF)
QUESTION 1 : Si vous êtes élue/élu, pouvez-vous nous exposer les trois à cinq grandes priorités de votre politique de santé, et les raisons fondamentales qui motiveront ce choix ? Et quelles seraient les trois à cinq actions phares du début de votre quinquennat ?
Le prochain Président de la République devra impérativement s’engager prioritairement sur quatre chantiers :
– réhabiliter la médecine de ville ;
– créer dans chaque département un hôpital de proximité ;
– conduire une véritable politique de la dépendance et du grand âge ;
– compléter les lois de 1985 et 2005 sur le handicap.
QUESTION 2 : Quel regard portez-vous sur l’action des 1030 hôpitaux et cliniques privés de France ? Quels place, rôle et missions souhaitez-vous leur donner pour les années à venir ? QUESTION 3 : Aujourd’hui, le Service Public Hospitalier demeure excluant pour le secteur privé, alors même que les hôpitaux et cliniques privés remplissent les mêmes missions, comme leur action pendant la pandémie l’a illustré. Souhaitez-vous rénover le Service Public Hospitalier afin de réunir les acteurs publics et les acteurs privés autour de missions de service public ? L’équité de traitement entre acteurs de statuts différents est-elle un principe que vous voulez porter et défendre, notamment sur le plan financier selon le principe « un même patient, un même soin, un même tarif » ?
La gestion calamiteuse de la crise du Covid, qui a délibérément évincé les hôpitaux et cliniques privés de la gestion globale de l’épidémie, a montré qu’il fallait impérativement recréer le partenariat indispensable public/privé. Les cliniques et hôpitaux privés doivent assurer les mêmes missions que les services publics de la santé par des mécanismes de conventionnement, selon le principe un même patient, un même soin, un même tarif.
QUESTION 4 : Les établissements de santé de tous statuts subissent des pénuries fortes de professionnels, notamment paramédicaux. Quelles mesures fortes et concrètes, relatives notamment à la formation, souhaitez-vous prendre pour remédier à cette situation et augmenter le nombre de professionnels, formés, et renforcer l’attractivité des métiers du soin ?
Pour remédier à l’hémorragie des personnels médicaux et paramédicaux, il convient de renforcer l’attractivité de ces métiers, en particulier par des rémunérations au moins égales à celles de nos voisins européens.
QUESTION 5 : Les enjeux d’accès aux soins figurent parmi les inquiétudes prioritaires des Françaises et des Français. Quelles sont vos propositions pour renforcer l’information des citoyens, l’accessibilité, la continuité et la permanence des soins ? Comment parvenir à renforcer la place du secteur privé dans le déploiement de ces politiques ? QUESTION 6 : Dans la perspective d’une menace pandémique persistante, voire de la survenance d’autres crises sanitaires, quelle ligne politique comptez-vous adopter, que ce soit sur le plan de la santé publique ou de la souveraineté économique ? Au-delà, si vous deviez ériger un enjeu de prévention/santé publique/santé environnementale en Grande Cause nationale, quel serait-il ?
Encore une fois, le retour d’expérience de la crise Covid a démontré de façon criante notre dépendance au regard de la fabrication des masques, des médicaments et des vaccins. La santé étant un bien public de première importance, je souhaite redynamiser un véritable tissu industriel français dans ce domaine. Afin de relocaliser la production de médicaments, il convient de prévoir de ne rembourser que 50% du prix des médicaments fabriqués en dehors du territoire national.
QUESTION 7 : La qualité et la pertinence constituent-elles pour vous des leviers essentiels pour la transformation du système de santé ? Quelles modalités pour inscrire davantage la qualité et la pertinence au cœur des pratiques et des organisations (financement, contractualisation…) ?
La qualité et surtout l’égalité de tous les citoyens devant l’accès aux soins me conduisent à refuser systématiquement toute orientation des politiques publiques vers la privatisation de la santé. La Sécurité Sociale, un de nos plus beaux héritages de 1945, ne doit pas être mise à mal par des groupes mutualistes ou des fonds de pension, qui cherchent à se tailler la part du lion et tendent à créer un système de soins à deux vitesses.
QUESTION 8 : Le secteur de la santé s’est engagé dans un virage numérique qui amorce une refonte profonde du système de santé, impactant les organisations mais surtout en le tournant vers un citoyen-patient acteur de son parcours de soins. Quel doit être l’objectif premier poursuivi par ce virage ? Quels sont vos propositions en la matière comme vos points de vigilance ?
Le virage numérique pris par le système de la santé peut à la fois produire le meilleur et le pire. Le meilleur, en ce qui concerne la dématérialisation des données et le partage des informations entre divers praticiens. Mais le pire, s’agissant le risque de piratage des données personnelles par des e-délinquants étrangers. La confidentialité, principe intangible de tout système de soins, est aujourd’hui mise à mal par les techniques mises au point par le Gouvernement pour contrôler et traquer les citoyens grâce à leurs données de santé.
QUESTION 9 : Avez-vous l’intention de réformer la gouvernance et le pilotage du système de santé, et quelles grandes orientations privilégiez-vous pour le faire : contours et rôle du ministère de la santé et de ses directions, rôle des ARS, décloisonnement des acteurs, déconcentration/décentralisation, enjeux des données de santé, place de la démocratie sanitaire, pluriannualité des ressources…
Une fois de plus, force est de reconnaître que les hôpitaux publics, durant cette crise du Covid, ont souffert d’une gouvernance exclusivement administrative et comptable, les médecins n’étant jamais associés aux décisions administratives de l’établissement. Oui à la tutelle du ministère de la Santé, non à la pesanteur excessive de l’administration sur les équipes soignantes et surtout, et suppression manu militari de la TAA. Plus que tout, les ARS doivent être supprimées afin que les DDAS reprennent en main la politique de santé à l’échelle locale, au plus près du terrain.
QUESTION 10 : En votre qualité de candidate/candidat à l’élection présidentielle, quel message souhaitez-vous délivrer aujourd’hui aux femmes et aux hommes de l’hospitalisation privée ?
Si, dans l’immense majorité, les hôpitaux et cliniques privés assument leur mission de soins avec rigueur et déontologie, force est de reconnaître que certains établissements ont pu avoir des comportements qui tendaient à considérer la santé de leurs patients non comme une fin en soi, mais comme un moyen utilisé à des fins mercantiles. J’appelle donc les professionnels du secteur hospitalier privé à une vigilance accrue quant à l’éthique avec laquelle leur établissement envisage l’accueil et le soin des patients.
Les candidat.e.s déclaré.e.s au 7 mars 2022
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