ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE 2022 : Les propositions des hôpitaux et cliniques privés à missions

Nos propositions

1. LA SANTÉ POUR TOUT.E.S, PARTOUT

2. DES MISSIONS AU SERVICE DES PATIENTS

3. CROIRE AU PROGRÈS ET FAVORISER L’INNOVATION EN SANTÉ

4. UNE CULTURE DE SANTÉ PUBLIQUE

5. INVESTIR POUR LA SANTÉ

6. LA SOCIÉTÉ DU SOIN DE DEMAIN

6. LA SOCIÉTÉ DU SOIN DE DEMAIN

Prendre soin de ceux qui nous soignent en renforçant l’attractivité des métiers de la santé

Pendant longtemps, je n’ai pas su ce que je voulais faire, mais je voulais être utile. J’ai eu le déclic en 2020, avec toutes ces images de soignants à la télé. Je sais maintenant que je veux être aide-soignant. Des copains m’ont dit que ce n’était pas un métier pour un homme. Moi je crois qu’il y aura toujours besoin de personnes qui soignent, et qu’elles sont utiles à la société.  

Parole d’un jeune citoyen

Les établissements de santé publics et privés emploient 1,35 millions de salariés et 850 000 soignants, dont 354 000 infirmières/infirmiers et 287 000 aides-soignantes/aides-soignants.

Ils constituent un gisement majeur d’emplois. A des femmes et des hommes en quête de sens, la santé peut offrir de vraies opportunités. La crise sanitaire a pu créer des vocations qui doivent pouvoir s’exprimer.

Le secteur de la santé connaît une pénurie chronique de soignants, particulièrement parmi les infirmiers et les aides-soignants : environ 10 % des emplois sont vacants. Les besoins de formation et de recrutement à court terme sont considérables. On estime à 100 000 personnes par an les besoins en recrutement dans les hôpitaux publics et privés, et 200 000 en intégrant les besoins du médico-social !

Les appels à l’aide émanant des établissements de santé pour du renfort en ressources humaines, et le nombre de services fermés à l’été 2021 et au-delà, sont l’illustration directe de ces chiffres ! Cette pénurie est particulièrement critique au regard des retards de soins dus à la pandémie.

Le soin est avant tout apporté en équipe : le manque de soignants a donc dégradé les conditions de travail. Si nous voulons préserver la qualité des prises en charge des patients, nous devons agir vite.

Le secteur de la santé peut et doit relever le défi de l’emploi. Former davantage de professionnels de santé est la priorité identifiée par les Français, à 61 %4.

4. Observatoire sociétal FHP-Viavoice, septembre 2021

  • Posons une égalité de reconnaissance entre soignants des secteurs public et privé par un principe d’équité dans les revalorisations salariales
  • Levons les quotas pour les formations d’infirmier.e et d’aide-soignant.e
  • Allégeons l’encadrement réglementaire pesant sur l’ouverture des instituts de formation infirmier et aide-soignant (IFSI et IFAS), pour libérer la croissance de l’offre de formation et l’innovation pédagogique
  • Ouvrons massivement les métiers d’infirmier et d’aide-soignant à l’apprentissage
  • Poursuivons les aides au recrutement d’apprentis au-delà de juin 2022
  • Favorisons les passerelles entre les métiers, entre le public et le privé et entre le sanitaire et le médico-social, en simplifiant les cadres réglementaires
  • Permettons aux aides-soignants l’acquisition en deux ans des compétences infirmières via la Validation des Acquis de l’Expérience (VAE)
  • Améliorons l’efficacité des dispositifs de Validation des Acquis de l’Expérience, par une augmentation du nombre de jurys de VAE et un raccourcissement significatif des délais
  • Étendons les pratiques avancées à d’autres professions, telles que celle d’aide-soignant
  • Permettons aux professionnels en cours de formation de renforcer les équipes soignantes, grâce à des « blocs de compétence validants »
  • Positionnons la santé comme un secteur d’accueil et de reconversion de professionnels issus de secteurs économiques en difficulté, avec une extension des financements du dispositif Transco
  • Menons des actions de valorisation des métiers de la santé auprès des jeunes générations, et encourageons la montée en mixité filles-garçons dans les professions du soin
  • Instaurons la gratuité des études d’aide-soignant
  • Permettons aux professionnels de santé de bénéficier d’un accès facilité à un logement proche de leur lieu d’exercice
  • Intégrons une réelle vision prospective des métiers de la santé de demain

Les règles du jeu pour être au service de ces ambitions et de ces valeurs

UN ÉLAN EN FAVEUR DE L’E-SANTÉ ET DU PARTAGE DES DONNÉES
  • Développer le numérique, accélérer et incarner la mise en place du Health Data Hub, clarifier les enjeux d’usage et de valorisation des données.
  • Unifier la gouvernance des données et mettre en place un système d’information permettant un pilotage du système de santé par la donnée en temps réel.
UN BIG BANG DE LA FORMATION
  • Impulser un véritable « big bang » de la formation pour remédier de toute urgence à la pénurie de main-d’œuvre subie par le secteur de la santé. Un pilotage interministériel santé/enseignement supérieur/travail sur les enjeux de formation et d’emploi doit être opérationnel au plus vite.
  • Faire tomber les cloisons entre les métiers et entre les secteurs. Le Ségur de la Santé a permis une revalorisation des salaires des soignants. Il convient à présent d’aller plus loin dans le renforcement de l’attractivité, par une fluidité dans les parcours et les carrières et une attention constante portée à l’équité de traitement entre professionnel.es du public et du privé.
UNE FRANCE ET UNE EUROPE FORTES FACE AUX CRISES
  • Renforcer la coopération européenne et restaurer des pans de souveraineté sanitaire. Il s’agit de reconquérir des pans d’indépendance économique, afin que la production de certains matériels et médicaments indispensables à la vie du pays puisse revenir sur le sol national ou européen.
  • Renforcer la coopération interministérielle pour développer la culture industrielle en santé.
  • Promouvoir les atouts français et européens en matière d’industries et de technologies de santé.
  • Mieux valoriser et positionner les acteurs de la gestion de crise au sein des administrations.
  • Mener une pédagogie auprès des citoyens sur l’apport de l’Europe et d’une action concertée avec les autres pays européens, en s’appuyant sur la réussite des achats communs de vaccins.
UNE VRAIE PROSPECTIVE EN SANTÉ
  • Organiser la prospective en santé et l’articuler avec la prise de décision des pouvoirs publics en associant citoyens, usagers, acteurs et professionnels de santé, et en se basant sur les données.
  • Travailler cette prospective en s’appuyant sur les risques, prévisibles ou non, les opportunités et les sauts technologiques, des données homogénéisées, et une réflexion sur la gouvernance de cette prospective : aujourd’hui éparpillée entre différents organismes, elle doit être plus lisible et ne pas être pensée à travers le seul prisme national, mais à l’échelle de l’Europe. La prospective en santé permettra de dégager les priorités à décliner dans le cadre d’objectifs et de financements pluriannuels.
UN PATIENT AU CŒUR DES ENJEUX
  • Fonder la pertinence des soins sur les bonnes pratiques des professionnels, mais aussi sur l’évaluation par les patients de la pertinence des soins prodigués.
  • Systématiser la mesure de l’expérience patient dans les établissements de santé et valoriser les savoirs expérientiels des patients.
  • Introduire dans Mon Espace Santé un outil de recueil de l’expérience patient et de l’amélioration de la qualité de vie à court, moyen et long terme.
  • Tirer les leçons de la crise sanitaire et faire progresser la prise en considération de la démocratie sanitaire et la prise en considération de la société civile.
UNE MEILLEURE GOUVERNANCE POUR RÉHUMANISER LE PARCOURS
  • Repenser le pilotage, l’organisation et la gouvernance de la santé : les Agences Régionales de Santé ont su, après des débuts difficiles, animer leurs territoires pendant la pandémie. Le renforcement de leurs missions de régulation et d’animation des territoires, affranchies de toute tutelle administrative et financière de l’offre hospitalière publique mais impliquant plus étroitement les élus et les usagers, consolidera leur légitimité.
  • Remédier aux cloisonnements. La gouvernance nationale est caractérisée par une organisation en silos, la multiplicité des directions et des agences, et l’absence de production efficiente et en temps réel de données. Pour favoriser les parcours, encourager responsabilité et implication, il faut clarifier, simplifier et décloisonner la gouvernance nationale, coordonner les acteurs, développer les indicateurs de santé et utiliser le financement comme outil de pilotage.
  • Renforcer la fluidité des relations entre les établissements de santé, les professionnels de santé libéraux, les établissements médico-sociaux, au service du parcours d’un patient pris en considération dans toutes ses dimensions : état de santé, situation sociale, cadre de vie… Alors que la maladie vient bouleverser le quotidien de la personne et de ses proches, se surajoute la complexité d’un système de soin fonctionnant de façon trop cloisonnée.
  • Prendre toute décision en santé à l’aune d’un critère central : l’effectivité du service rendu au patient, à travers des soins de qualité et pertinents et la simplification de son quotidien avec la maladie.

Nos questions aux candidat.e.s déclaré.e.s au 12 janvier 2022

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